Pour les Egyptiens, la vie ne s'arrêtaient pas à la mort, et on avait des besoins similaires à ceux des vivants lors de sa nouvelle vie dans la tombe, comme le montrent les offrandes, le mobilier, les bijoux trouvés dans les tombes.
J'ai été estomaquée par cette chaise aperçue au musée du Louvre-Lens lors de l'exposition Champollion - La voie des Hiéroglyphes.
Elle faisait partie de la collection d'Henri Salt consul d'Angleterre en Egypte au XIXème siècle et achetée par le Louvre.
Vous remarquerez:
-un dossier incurvé, (j'ai envie de dire "en cabriolet" mais c'est anachronique)
-un dossier légèrement enroulé qui va inspirer le style Directoire des siècles plus tard
-l'alternance de deux bois clair et foncé
-les renforts en équerre au niveau du dossier
-des pieds carrément bien ancrés et costaud (pattes de lion s'il vous plait)
-des ornements esthétiques: , frises, incrustations, sculptures
-une conception évolutive simple avec le cannage en cuir à changer régulièrement, et des attentes en terme de confort.
Je vous recopie la description:
Elle daterait de 1550-1069 avant J-C (Nouvel Empire)
"Bois et incrustations en os ou en ivoire, lanières de cuir modernes"
"Il existe des types d'objets inattendus et dont Champollion souhaitait qu'ils nous instruisent autant que la statuaire ou les papyrus. C'est le cas des chaises et tabourets, découverts dans les tombes thébaines et destinés à accompagner leur propriétaire pour l'éternité. La couleur bleue et le cannage de cette remarquable chaise aux pieds en pattes de lion sont modernes: tout le reste - structure et décor de marqueterie est antique et affiche une incroyable fraîcheur".
Pas mal pour une chaise qui aurait plus de 3000 ans : confort et robustesse !
Jusqu'au 23 janvier 2023